La Colombie

Guérillas

Guérillas

Les années 1960 avec la période dite de la Violencia, connaissent l’émergence de groupuscules armés issus des milices paysannes, attisés par le marasme économique et politique du pays.

La lutte contre le pouvoir en place fait apparaître des mouvements armés dont le principal reste celui des FARC, les Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie, fondé en 1966 suite à un massacre d’agriculteurs dans la région de Marquétalia. Suivront l’Armée de Libération Nationale (Ejercito de liberación nacional, ELN), fondée en 1965, qui affiche ses opinions tendance castristes et rassemble toutes les classes de la population, hommes d’Église, paysans et intellectuels puis l’Armée populaire de libération (Ejercito popular de liberación, EPL), qui voit le jour en 1967, d’inspiration maoïste.

À l’époque, pour tenter de maîtriser leur expansion, le président conservateur Guillermo León Valencia déclare l’état de siège soutenu par la puissance des États-Unis, et se lance dans une lutte sans merci traquant les membres à travers tout le pays sans pour autant arriver à juguler l’élan qui anime ces groupuscules dont l’influence populaire est croissante .

Fondé en 1970 pour dénoncer la corruption de la campagne le « Mouvement du 19 avril » (Movimiento 19 de abril, M-19) est quant à lui un groupe issu de la bourgeoisie urbaine qui recrute dans les milieux universitaires. Ses actions sont fortement médiatisées avec des opérations-chocs comme l’enlèvement de l’ambassadeur des États-Unis ou la prise de l’ambassade de la République dominicaine, en 1980, durant une période de 61 jours.

En 1982, le président libéral Belisrio Betacur tente de calmer la violence et prononce une amnistie de quelque 400 guérilléros, dans le but de libérer le pays de ses guerres civiles. Pourtant les affrontements et les prises d’otages ne cessent d’augmenter tuant des personnalités politiques importantes, des membres influents dans les deux camps et des centaines de Colombiens impliqués de près ou de loin. Un conflit accusé d’avoir perpétré plus de 250.000 morts en vingt ans. Ces guérillas marxistes tiennent le pays sous contrôle pendant des décennies dans une idéologie de la révolution qui résiste avec les armes, à la répression du gouvernement, accusé lui, de corruption et de sympathiser avec les cartels de la drogue pour s’enrichir au lieu de prendre soin du peuple.

Considérés comme des terroristes dangereux, les guérilléros subissent les foudres des présidences successives, qui les traquent aux confins du pays, pratiquent la torture, et assassinent les opposants.

Cette oppression ne fait que renforcer la puissance de la guérilla scindant le pays en deux, pouvoir contre guérilléros, sans compter l’influence des États-Unis qui jouent ici la carte d’une action anti drogue. Un pays divisé, depuis des générations et qui baigne depuis toujours dans ce bras de fer entre un pouvoir en place qui ne cède pas à la pression et utilise des moyens souvent controversés par les droits de l’homme et les Nations Unies pour intervenir, et ces groupuscules dont les actions coup d’éclat et les prises d’otages, sont autant de revendications. Des conflits qui entraînent certaines régions du pays dans une spirale chaotique et dangereuse.